Bruce Springsteen
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Episode 7 - Trouver un foyer : La paternité

Renegades : Born In The U.S.A.



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BRUCE SPRINGSTEEN: J'ai découvert, avec Patti, qu'elle essayait de définir pour moi un sens plus large de la virilité et de la masculinité, un sens plus libre. Et j'étais effrayé...

POTUS BARACK OBAMA: [rires]

BRUCE SPRINGSTEEN: ...de faire la connaissance de quelqu'un qui pouvait me changer.

POTUS BARACK OBAMA: Mmmm.

[La guitare électrique joue en fond]

BRUCE SPRINGSTEEN: Et qui pouvait m'aider à me changer moi-même. C'est une grande influence à accueillir dans une vie. Mais tu réalises que si tu ne le fais pas, tu n'auras pas une vie épanouie, tu vois ?

POTUS BARACK OBAMA: Oui.

[La guitare électrique s'estompe]

BRUCE SPRINGSTEEN: C'est un Catch-22 (2)

POTUS BARACK OBAMA: Peut-être qu'en ayant une mère et une grand-mère qui étaient les figures adultes de ma famille, et sur lesquelles je comptais le plus et que je respectais le plus, il était pour moi naturel de considérer les femmes comme des égales, comme des amies, comme des partenaires de travail.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: Ou des partenaires de jeu. Ce qui signifiait également que le type de relation où une femme cligne des yeux devant toi ou me dit que je suis merveilleux... Quel ennui ! Je ne pouvais pas le prendre au sérieux, car ma grand-mère n'était certainement pas comme ça, et ma mère n'était certainement pas comme ça. J'attendais d'être défié. J'attendais d'être questionné. Et les femmes que j'ai trouvé les plus intéressantes, les plus attirantes, ont été celles qui m'intéressaient grâce ce qu'elles avaient en tête. Je ne dis pas que je nétais pas insensible à leur physique...

BRUCE SPRINGSTEEN: Évidemment.

POTUS BARACK OBAMA: Mais leur capacité à me faire rire, leur capacité à me faire voir quelque chose que je n'avais pas vu avant, leur capacité à me forcer à m'interroger sur celui que j'étais et ce que je voulais...

BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.

POTUS BARACK OBAMA: ...ce que j'attendais. C'est autour de ces notions-là que je gravitais naturellement. Et puis, je ne sais pas... J'aimais l'idée qu'il y ait de la difficulté.

BRUCE SPRINGSTEEN: Hey, très similaire à ma rouquine, qui est là-bas.

POTUS BARACK OBAMA: Oui, absolument.

BRUCE SPRINGSTEEN: Patti a eu beaucoup de copains.

POTUS BARACK OBAMA: Oui.

BRUCE SPRINGSTEEN: Et elle a brisé beaucoup de cœurs.

POTUS BARACK OBAMA: Beaucoup de cœurs brisés dans son sillage.

BRUCE SPRINGSTEEN: Dans son sillage.

POTUS BARACK OBAMA: [rires]

BRUCE SPRINGSTEEN: Et j'étais dans les parages [rires] Je me suis dit, « Mince, elle vit comme je vis ». Dans la manière qu'elle avait d'aborder ses relations, et de ne pas s'attacher. Elle ne voulait pas... Elle ne voulait pas de fil à la patte, tu vois [rires] Et j'ai trouvé que c'était attirant chez elle.

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: Et j'ai découvert que... « Tu sais quoi ? J'ai besoin de quelqu’un avec ce type de pouvoir ».

POTUS BARACK OBAMA: Voilà une personne qui est mon égal, et qui me fera toujours penser en grand, et même si je suis fâché...

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: ...même si nous nous disputons, je pourrais dire, « Oui, mais c'est quelqu'un ». Tu vois ?

BRUCE SPRINGSTEEN: Point barre [rires]

POTUS BARACK OBAMA: Point barre. Un point c'est tout. Parce que pour moi, si tu n'as pas au minimum ça, alors tu ne peux pas résister aux tempêtes, si tu dois fonder une famille, si tu ne choisis pas un partenaire dont tu as pleine confiance dans sa capacité à transmettre à tes enfants de la force, et des valeurs, et du bon sens, et de l'intelligence.

Et lorsque je regardais Michelle, je pouvais dire qu'elle était unique en son genre. Je ne connaissais personne comme elle. J'avais même en tête que si notre mariage n'avait pas fonctionné, je l'aurais toujours admiré et respecté, et qu'en étant avec elle, j'aurais... Je ne l'aurais jamais regretté. Donc, oui, cet été-là, je lui ai demandé de m'épouser lorsque j'ai déménagé.

[La guitare électrique joue]

BRUCE SPRINGSTEEN: Et quel âge avais-tu à ce moment-là ?

POTUS BARACK OBAMA: J'avais 31 ans. Et puis, nous avons eu cette belle période de trois ans.

BRUCE SPRINGSTEEN: Mhmm.

POTUS BARACK OBAMA: Où elle menait sa carrière. Je menais la mienne. Et puis nous avons essayé d'avoir des enfants. Ce qui nous a pris du temps. Michelle a fait deux fausses couches.

BRUCE SPRINGSTEEN: Ooh.

POTUS BARACK OBAMA: Et nous avons été obligés d'y travailler. Et lorsque Malia est née, nous étions plus que prêts à être parents.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oooh.

POTUS BARACK OBAMA: Parce qu'il y avait eu six années au cours desquelles...

BRUCE SPRINGSTEEN: Je te comprends.

POTUS BARACK OBAMA: ...probablement la moitié, où nous avons essayé... Il n'y avait donc aucune surprise. Nous ne nous sommes pas dit, « Tu es sûr ? » Mais je n'ai eu aucun doute à la minute où j'ai vu cette petite créature.

BRUCE SPRINGSTEEN: [rires] Oh, mec.

POTUS BARACK OBAMA: Avec ces grands yeux qui me regardent, je me dit, « Mon Dieu, je ferai n'importe quoi pour elle ».

BRUCE SPRINGSTEEN: [rires] Je sais.

POTUS BARACK OBAMA: Et lorsque la deuxième est arrivée, lorsque Sasha est apparue, j'ai ressenti exactement la même chose, et l'amour paternel, je n'ai pas eu à me forcer pour l'éprouver.

BRUCE SPRINGSTEEN: [rires] Oh non, c'est implicite.

POTUS BARACK OBAMA: C'était physique, c'était émotionnel, spirituel. Cet attachement à mes enfants que je sentais entièrement et complètement. Et je me disais, « D'accord. Si la base est l'amour inconditionnel, alors je l'ai »

BRUCE SPRINGSTEEN: C'est quelque chose que je n'avais pas. Lorsque Patti était enceinte de plusieurs mois, nous avons eu un problème. Elle perdait du sang. Nous allons donc voir les médecins, rentrons dans le cabinet. Je suis là et soudain, je réalise, « Il n'y a rien que je ne pourrais faire au monde, là maintenant. Si quelqu'un me dit, il y a un lion dans le couloir, pouvez-vous s'il vous plaît le faire sortir (rires) de l’hôpital... il y a un ours... Il n'y avait rien que je n'aurais pu faire pour que Patti et le bébé soient en bonne santé.

POTUS BARACK OBAMA: Oui.

BRUCE SPRINGSTEEN: C'était...

POTUS BARACK OBAMA: Viscéral.

BRUCE SPRINGSTEEN: C'était viscéral. Et c'était ma première rencontre avec l'amour inconditionnel. Il y avait une... J'ai senti un amour sans peur pour la première fois de ma vie. La première fois de ma vie. Je ne pensais pas... Je ne savais pas que j'aurais été capable de ressentir cette émotion-là.

[Le synthétiseur joue calmement en fond]

Tout ce que je voulais, c'est être l'homme dont ma femme et Evan - qui est né en premier - ont besoin.

POTUS BARACK OBAMA: Tu ne voulais pas les décevoir.

BRUCE SPRINGSTEEN: Tu ne veux pas les décevoir.

POTUS BARACK OBAMA: Et l'idée de décevoir...

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: ...ta famille, et ne pas être là, et faire des choses justes, tu ne peux... tu ne pouvais pas le tolérer. Je me suis dit, « Ugh, ce serait... ce serait... »

[Le synthétiseur joue calmement en fond]

BRUCE SPRINGSTEEN: Et je pense que la question qui se pose, c'est « Suis-je capable de ne pas décevoir ? »

POTUS BARACK OBAMA: Oui.

BRUCE SPRINGSTEEN: Je n'étais pas certain. Tu n'es jamais complètement certain, je suppose.

POTUS BARACK OBAMA: Tout à fait.

BRUCE SPRINGSTEEN: Mais après la naissance des enfants, tu commences à trouver les ressources que tu as en toi, et tu ne savais même pas qu'elles étaient là en toi. C'est un cadeau que tu reçois de tes enfants et de ta femme. La reconnaissance d'un nouveau soi. Et la prise de conscience de ta masculinité. C'était énooorme. Je me suis réveillé. Je me sentais comme quelqu'un, pas nécessairement différent, mais quelqu'un qui avait avancé, bien plus loin sur une route que je ne pensais peut-être jamais parcourir.

[Le synthétiseur s'estompe]

[PAUSE]


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